Cyd Charisse

J’ai appris ce matin en me levant le décès de Cyd Charisse, dernier grand nom de l’âge d’or de la Comédie musicale hollywoodienne. Je sens que ce soir, je vais me passer à la file quelques DVD.

J’en mettrai plus ce soir en rentrant du boulot.

Mon cœur est triste.

19/06/2008 : Je suis finalement rentrée tard hier soir et comme je voulais faire quelque chose de bien, j’ai remis ça à aujourd’hui. France 3 a bouleversé ses programmes et a diffusé « Chantons sous la pluie » vers 23 heures. Je m’inquiétais de ne voir dans Le Monde qu’un entrefilet, mais il fallait juste un peu de patience. Un article digne de ce nom était dans Le Monde de ce jour (ce qui vous épargne ma propre version de sa biographie).

A noter que les ajouts photographiques sont de moi. Cliquez sur les photos pour les voir en grand format.

Cyd Charisse, danseuse et actrice américaine
LE MONDE | 19.06.08 | 15h49 • Mis à jour le 19.06.08 | 15h49

Une des dernières stars de la comédie musicale hollywoodienne de la grande époque, la danseuse américaine Cyd Charisse, est morte mardi 17 juin des suites d’une crise cardiaque. Elle avait 87 ans. Celle qui fut l’une des partenaires les plus élégantes de Fred Astaire et de Gene Kelly dans les années 1950 est morte au Centre Cedars-Sinai de Los Angeles, entourée de son mari, le crooner Tony Martin, 95 ans, avec lequel elle vivait depuis plus de soixante ans. Elle laisse deux fils : Tony Martin Jr et Nicky Charisse, issu de son premier mariage avec Nico Charisse.

L’une des icônes d’Hollywood disparaît. Son image reste gravée dans nos mémoires : casque de cheveux sur visage pointu et jambes interminables, invariablement chaussées de talons aiguilles ou de pointes comme pour mieux assumer une féminité qui était tout sauf racoleuse. Son extraordinaire séduction se combinait avec une intelligence sensible du corps capable de se couler dans toutes les partitions chorégraphiques avec une évidence sophistiquée.

Cyd Charisse, de son vrai nom Tula Ellice Finklea, est née le 8 mars 1921 à Amarillo, dans le sud du Texas. Dès l’âge de 6 ans, sur les conseils d’un médecin, elle suit des cours de danse classique pour se remettre d’une poliomyélite. A 14 ans, elle est engagée dans la troupe du Ballet russe de Monte-Carlo (1938-1963) sous le nom de scène de Felia Sidorova.

Dans la compagnie, elle parfait sa technique en travaillant auprès de Bronislava Nijinska, soeur de Nijinski et chorégraphe de pièces comme Noces sur la musique de Stravinsky. Au répertoire de la troupe, des ballets signés par des anciens collaborateurs de Serge Diaghilev, le fondateur des Ballets russes, comme Leonid Massine, créateur de La Gaîté parisienne, et Michael Fokine, chorégraphe du Spectre de la rose. Cette expérience professionnelle de premier plan lui fait acquérir une virtuosité singulière. En 1939, pendant une tournée en France, elle épouse son professeur de danse, Nico Charisse. Tous deux décident de retourner aux Etats-Unis quand éclate la seconde guerre mondiale .

Dès 1943, sa carrière prend un tournant inédit : elle change de nom – après avoir décidé de se faire appeler « Sid », pour « Sister », parce que l’un de ses petits frères n’arrivait pas à prononcer le mot, elle glissa vers « Cyd », plus accrocheur – et tourne son premier film, Something to Sing About, qui la met sur orbite au sein de la Metro Goldwyn Mayer (MGM). Elle devient ainsi une partenaire de premier plan pour Fred Astaire et Gene Kelly dans le film légendaire de Vincente Minelli, Ziegfeld Follies, en 1946. Astaire surnomma Cyd Charisse « Beautiful Dynamite » et résumait son talent en une phrase : « Danser une fois avec elle, c’est danser toujours avec elle. »

Jusquà la fin des années 1950, elle enchaîne les comédies musicales avec l’un ou l’autre des deux danseurs. Son rôle muet dans Chantons sous la pluie (1952), de Stanley Donen, chorégraphié et dansé par Gene Kelly, la fait grimper au box-office. Elle y apparaît dans la séquence « Broadway Ballet » vêtue de vert avec une coiffure au carré, à la Louise Brooks. Son numéro de séduction, où elle fait tourner une canotier du bout du pied, reste un moment d’anthologie. Son principal atout, ses jambes longues et nerveuses, remarquablement valorisées par des shorts ou des tenues de scène sexy, s’accompagne d’un talent d’actrice qu’un réalisateur comme Nicholas Ray valorisera dans Party Girl (Traquenard) en 1958, un film sur la Prohibition. Elle n’oubliera pas non plus les leçons « classiques » apprises au sein des Ballets russes, les intégrant à ses nouvelles chorégraphies.

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Parmi les succès inoubliables de Cyd Charisse, dont la silhouette et le style incarnaient une certaine idée offensive de la féminité et de la danse, citons The Band Wagon (Tous en scène), en 1953, de Vincente Minelli, avec Fred Astaire, où elle explore plusieurs facettes théâtrales, entre poésie lyrique et sensualité violente. Ou encore Brigadoon (1955), également signé Minelli avec Gene Kelly, et Silk Stockings (1957), adaptation de Ninotchka (1939) d’Ernst Lubitsch interprété par Greta Garbo, dont elle reprend le rôle. Avec le chorégraphe français Roland Petit, elle joue Black Tights (1962), réalisé en France.

Elle n’a jamais voulu donner un avantage à l’un ou l’autre de ses deux célèbres partenaires, Fred Astaire et Gene Kelly. Elle appréciait le sens du rythme du premier et le réel talent de chorégraphe du second. « Les comparer, c’est comme comparer des pommes et des oranges, les deux étaient délicieux », résumait-elle, diplomate.

UNE PASSIONNÉE

Avec les années 1960 vient le déclin des comédies musicales. Aussi tente-t-elle un virage afin de poursuivre sa carrière sur scène et à la télévision. Peu portée aux rôles dramatiques – « Hurler et crier n’était pas vraiment mon style », précisait-elle -, elle tournait pourtant avec Marylin Monroe dans Something’s Got to Give, de George Cukor, en 1962, quand le film fut arrêté après le suicide de Monroe. Alfred Hitchcock la sollicita pour La Mort aux trousses, mais il lui préféra finalement Eva Marie Saint.

Elle rencontra le crooner Tony Martin après une brève aventure avec le milliardaire Howard Hughes, et se produisit avec lui dans les salles de danse. Dans les années 1980, on la vit dans une série télévisée, « Arabesque », et elle participa à différents clips, entre autres avec Janet Jackson.

En 2000, elle avait été l’invitée d’honneur d’une soirée spéciale de la Cinémathèque de la danse dans le cadre du Monaco Dance Forum. Elle y était la vedette avec le chorégraphe Merce Cunningham : tous deux discutèrent pendant des heures de leurs goûts artistiques. Celle qui ne s’était jamais considérée comme une star évoquait surtout sa passion pour son travail. En 2006, elle reçut des mains de George Bush la National Medal of the Arts and Humanities.

Rosita Boisseau

On pourrait rajouter que le principal rôle féminin lui fut proposé pour « Un Américain à Paris » (joué finalement par Leslie Caron) et pour « Drôle de Frimousse » (repris par Audrey Hepburn).

Un autre film que j’aime beaucoup, non musical et rarement diffusé malgré tous les grands noms qui y sont réunis : « Quinze jours ailleurs » (1962) de Vincente Minnelli avec Kirk Douglas.

Je peux dater ma passion pour Cyd Charisse : 1979. J’étais déjà une grande fan de comédies musicales, puis à la fin de cette année-là, je suis tombée sur un livre magnifique qui lui était consacré (le premier Noël où je me suis fait un cadeau… et mes finances étaient à zéro au premier janvier… à l’époque, j’étais encore au lycée alors… pas riche). Ce livre se trouve encore sur Amazon d’occasion et il est vendu…. 190 euros. Non, je ne me sépare pas de mon exemplaire !!!

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