Acheter ou pas le livre d’Alice Coffin…

Bonjour,

Parenthèse : vous voyez comme ça me revient d’écrire ici, une fois qu’on a du temps de cerveau disponible ? Parenthèse refermée

Je ne sais pas si vous avez vu sur vos réseaux sociaux divers et variés des commentaires à propos du livre que sort Alice Coffin sous le titre « Le Génie Lesbien ».

Alice Coffin est/était journaliste. Elle a été élue cette année au Conseil de Paris sous l’étiquette EELV (écolo). Et elle est militante féministe et lesbienne. Et en ce moment, si vous entrez « Alice » sur Google, la première proposition est « Alice Coffin ».

Sur Amazon, ce qui doit être la quatrième de couverture rapporte :

« Enfant, je m’imaginais en garçon. J’ai depuis réalisé un rêve bien plus grand : je suis lesbienne. Faute de modèles auxquels m’identifier, il m’a fallu beaucoup de temps pour le comprendre. Puis j’ai découvert une histoire, une culture que j’ai embrassées et dans lesquelles j’ai trouvé la force de bouleverser mon quotidien, et le monde. »

Journaliste dans un quotidien pendant plusieurs années, la parole d’Alice Coffin, féministe, lesbienne, militante n’a jamais pu se faire entendre, comme le veut la sacrosainte neutralité de la profession. Pourtant, nous dit-elle, celle-ci n’existe pas.

Dans cet essai très personnel, Alice Coffin raconte et tente de comprendre pourquoi, soixante-dix ans après la publication du Deuxième sexe, et malgré toutes les révolutions qui l’ont précédé et suivi, le constat énoncé par Simone de Beauvoir, « le neutre, c’est l’homme », est toujours d’actualité. Elle y évoque son activisme au sein du groupe féministe La Barbe, qui vise à « dénoncer le monopole du pouvoir, du prestige et de l’argent par quelques milliers d’hommes blancs. » Elle revient sur l’extension de la PMA pour toutes, sur la libération de la parole des femmes après #Metoo ; interroge aussi la difficulté de « sortir du placard ». Et sans jamais dissocier l’intime du politique, nous permet de mieux comprendre ce qu’être lesbienne aujourd’hui veut dire, en France et dans le monde.

Combattif et joyeux, Le génie lesbien  est un livre sans concession, qui ne manquera pas de susciter le débat.

Les commentaires ne sont pas très encourageants, mais normalement, Amazon note « achat confirmé » quand le commentaire émane de quelqu’un qui a lu le livre / vu le film / utilisé le super gadget japonais pour transformer ses légumes en fleurs.

Ce qui me fait douter, c’est que les commentaires négatifs se réfèrent tous à un extrait que l’on voit partout ou l’autrice (je n’aime pas ce mot, mais je vais me forcer) parlant de élimination de l’homme en rapport avec sa « consommation culturelle » – je n’arrive pas à trouver une citation.. Ah si, suffisait de se souvenir où je l’avais vu :

page tirée du livre d’Alice Coffin

Je reconnais que pour ma part, je favorise au maximum des œuvres (livres, musiques, chants, art etc…) de femmes par goût, pas par « idéologie »… ou juste un peu, mais je n’élimine pas pour autant des œuvres créées par des hommes du moment qu’ils respectent, que ce soit un film ou livre, le principe de Bechdel.

En fait, il y a un certain nombre d’artistes (écrivains, réalisateurs) qui mettent des personnages féminins au centre de leur œuvre, non parce que c’est à la mode ou politiquement correct, mais parce qu’ils ont une « fibre féministe ». A la limite, ils sabotent presque leur carrière puisque les histoires de femmes, parait-il que ça se vend pas, que le consommateur ultime c’est l’homme et qu’il n’ira pas lire/voir ça.

Une autre intervention d’Alice Coffin m’avait fait sursauter il y a quelques temps quand elle avait dit sur une chaîne télé «Ne pas avoir un mari, ça m’expose plutôt à ne pas être violée, à ne pas être tuée, à ne pas être tabassée. Et cela évite que mes enfants le soient aussi. » Et j’avais trouvé ça hypocrite car les violences conjugales, ça existe également dans les couples de mêmes sexes.

Donc ma question est : entre ces diverses déclarations faites éventuellement pour choquer ou pour ouvrir le débat, est-ce qu’il y a autre chose dans ce livre ou bien vais-je avoir envie de le jeter par la fenêtre au bout de trois lignes. Car depuis une semaine, mon cœur balance… j’achète, j’achète pas ?

Si vous avez une opinion sur le sujet, je serai contente de la lire, mais il faudra que ce soit argumenté (de tout façon les commentaires sont modérés donc si par le plus grand des hasards, ça prenait une tournure désagréable, je sévirai)

That’s all, Folks !

4 réflexions sur « Acheter ou pas le livre d’Alice Coffin… »

  1. Achète le. Tu es manifestement curieus.e de le lire et les commentaires négatifs sur Internet (pour beaucoup de gens antifeministes convaincus avant même d’avoir été confronté à une position féministe plus radicale) ne remplaceront jamais le propre avis que tu pourras t’en faire. Je ne l’ai pas lu, je précise au passage, mais je pense qu’il y aura du bon à prendre et même si jamais tu n’es pas d’accord avec certaines prises de positions, ça ne pourra qu’être constructif de le lire dans l’intégralité plutôt que sur certains bouts sortis de leurs contextes pour alimenter des polémiques. (et si seulement quelques phrases précises sont extraites plutôt que de trouver des critiques fournies sur l’entière thèse du livre, c’est qu’il ne doit pas y avoir que du « choc » 😉 )

      1. Et je serai vraiment intéressé par lire une chronique dessus… Mais en espérant que ce soit pas un achat-regret qui passe par la fenêtre par énervement haha…

        1. ça y est : acheté et commencé. Et pas tant de risque que ça de le passer par la fenêtre : je lis en numérique et je tiens trop à mon kindle.

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