Compte-rendu : Joyce DiDonato (TCE – 16/06/2010)

Il y a parfois des soirées magiques… Mardi non (c’était ma réunion de copropriété), mais hier… cent fois oui !

Alors que la mezzo américaine Joyce DiDonato se produit au Palais Garnier dans La Donna del Lago de Rossini, elle a réservé une soirée pour un récital déjà joué plusieurs fois en Europe depuis le début de l’année : trois siècles de chants d’amour à travers des mélodies italiennes.

Accompagnée du pianiste David Zobel, elle nous a ébloui de son talent grâce à un programme parfaitement élaboré. Quelques mélodies des 16ème et 17ème siècle (dont l’une de Pergolèse), puis plusieurs chansons italiennes de Beethoven  (et vous savez que moi et Ludwig von B, c’est une logue histoire d’amour) pour finir la première partie avec Rossini.

vidéo de thecelticspirit enregistrée pendant le concert de Madrid (18/01/2010) – Amarilli mia bella de Giulio Caccini (1546-1618)

Une sorte de complicité, d’intimité même, s’est instaurée avec JDD au début du récital. Avant que cela ne commence, un membre du théâtre est venu sur scène pour demander qu’on n’applaudisse pas à la fin de chaque air, mais à la fin de chaque cycle de chansons (les cycles nous étant alors annoncés de façon un peu brouillonne).

Donc à la fin du premier air, personne n’a applaudi. Ce n’est effectivement pas toujours le cas : une même demande avait été faite lors du Giulio Cesare en février et de mémoire, ça n’avait pas empêcher le public de se déchaîner à la fin de chaque air. Cette fois, l’audience est sage. JDD s’arrête alors et regarde le public avec un petit air du style « C’est bien, vous êtes obéissants », puis se met à parler dans un français des plus acceptable. Elle remercie de ne pas avoir applaudi (ça tiendra pour tout le spectacle sauf un morceau de la seconde partie) et explique comme il est plus facile de chanter l’amour à Paris en juin qu’en janvier à Bruxelles. Je rapporte ces paroles sans critiquer Bruxelles (n’oubliez pas mon quart de sang belge), mais elle avait dit ce qu’il fallait pour que les parisiens soient à ses pieds.

Le concert monta doucement en puissance (avec la voix de l’interprète) pour atteindre un premier grand moment avec le Cantilène de Desdémone (Assisa a’ piè d’u salice), extrait de l’Otello de Rossini que l’on peut également entendre dans son dernier album « Colbran, the Muse ». Je me demande même si elle n’a pas écrasé une petite larme à la fin du morceau.

vidéo de thecelticspirit – images provenant de divers vidéo – son tiré du CD

Pour les compositeurs formant la seconde partie, j’avoue que je n’en connaissais aucun sinon R. Leoncavallo. Tous nés à la fin du 19ème siècle (ou au moins dans la deuxième moitié du 19ème siècle) et ayant œuvré au cours du 20ème siècle.

Les morceaux choisis nécessitaient plus de virtuosité, mais Joyce DiDonato s’est jouée des difficultés. Mais comme pour montrer qu’elle n’est pas une machine, elle nous offrit un « faux départ » de quelques notes sur un des morceaux (La Pastorella, je crois me souvenir, qui démarrait très rapidement).

vidéo de thecelticspirit enregistrée pendant le concert de Madrid (18/01/2010) – L’amante impaziente op. 82 n° 3 & 4) de Beethoven, suivi de La Spagnola de Vincenzo Di Chiara

Pour les fashionistas, elle portait la même robe bleu gauloise pour la première partie, mais avait choisi une robe fourreau noir pour la seconde (des photos ici).

Après des applaudissements fournis, nous eûmes un premier bis, Voi che sapete, des Noces de Figaro, puis JDD rappela qu’elle passait à Garnier et expliqua qu’elle savait combien il était difficile d’avoir des places (pour ne pas dire impossible : c’est complet, mais… mais il se peut que je puisse y aller, une collègue doit y aller avec un groupe d’amis et parmi le groupe, quelqu’un a des problèmes de santé. Je souhaite bien sûr que cette personne aille mieux, mais si elle ne peut se déplacer, il se peut que je récupère sa place 🙂 ). Donc, comme lot de… consolation, le deuxième bis fut Tanti affretti, le morceau de bravoure d’Elena tiré de La Donna del Lago de Rossini (également sur le CD Colbran).

vidéo de DessayBestSingerII – enregistré live au même concert de Madrid

J’ai choisi cette vidéo parce qu’il y a le même accompagnement au piano et non avec un orchestre.Vous pouvez toutefois admirer Joyce DiDonato dans la mise en scène parisienne enregistrée le 15 juin dernier par thecelticspirit ici.

Je pense que le public parisien a attendu une seconde de plus que la public madrilène, que la dernière note de piano s’évanouisse avant de réagir, mais là, ce fut unanime : la salle debout !

Pour les fans hardcore, il était prévu après le spectacle une séance de dédicace au théâtre (mais je ne suis pas restée : je ne sais pas si ce sont les variations de temps ou quoi, mais toutes mes articulations me font presque hurler en ce moment). Une autre séance de dédicace est prévu à la FNAC Montparnasse le 25 juin à 17 h 30, ainsi que le 27 juin à Garnier après la représentation.

Franchement, ce récital m’a fait du bien à l’âme après une dizaine de jours difficiles (pour ne pas dire désagréables) au boulot. Si je n’ai pas de billet pour La Donna del Lago, mon dernier spectacle de la saison sera AS von Otter à Garnier.

Si je suis en forme, il se peut que je fasse aussi un bout de la Gay Pride Marche des Fiertés.

Et il faut que je me remette sérieusement à l’écriture car la journée du Femslash approche. J’ai du pain sur la planche !

That’s all, Folks !

Laisser un commentaire